Quitter son emploi: quelles conséquences

Lorsque l'on sent que le travail que l'on fait ne correspond plus à des objectifs personnels, il est préférable de commencer à chercher un autre emploi avant de quitter afin d'assurer une transition douce de l'un à l'autre, surtout si on vit de chèque de paie en chèque de paie, avec aucune épargne qui nous permettrait de prendre le temps de réfléchir à notre avenir immédiat.

Le 4%

Dans tous les cas d'emplois salariés, le départ d'un·e employé·e s'accompagne d'un montant qui correspond à 4% du salaire brut. Certains ont 6% ou 8%, etc. non par discrimination mais par choix ou entente avec un employeur. Ce montant est mis de côté par l'employeur à chaque période de paie. C'est la loi. Si on accumule 10 000 $ de salaire brut, cela donne donc droit à 400$, etc., sauf si on a "utilisé" l'équivalent de ce montant en vacances payées. Si vous travaillez depuis un an a un endroit le fameux 4% correspond à deux semaines de vacances payées par année: 4 pour cent = 2 pour 50 (semaines de travail). Si pour une raison ou une autre vous décidez de quitter un emploi une semaine après être revenu de vacances, vous n'aurez droit qu'à 4% du salaire de cette semaine-là puisque vous venez d'utiliser le 4% en vacances payées. Le petit coussin est parti.

Le départ volontaire et l'assurance-emploi

Si vous n'avez pas su trouver un nouvel emploi avant de quitter celui où vous ne voulez plus oeuvrez, vous ne pouvez compter a priori sur l'assurance-emploi car depuis  plus de 20 ans, le départ volontaire n'est pas tacitement admis comme raison de départ pour avoir droit à des prestations. Cependant il existe une quarantaine de raisons admises pour lesquelles le départ volontaire est accepté comme "raison du départ". Bien évidemment parmi les raisons acceptées, il y a le harcèlement sexuel. Il pourrait aussi y avoir le harcèlement psychologique mais dans ce cas il est toujours très difficile à démontrer. Dans tous les cas vous devez bâtir votre preuve, documenter les incidents de quelque manière que ce soit avec possiblement le témoignage de collègues de travail. Il ne faut pas trop compter sur ces témoignages cependant car ceux-ci risquent d'avoir des conséquences sur l'emploi de vos collègues, à moins qu'une situation soit généralisée et que tout le monde décide de porter plainte auprès notamment de la Commission des normes du travail. Dans l'idéal, même si vous quittez votre emploi, il serait préférable que ce soit l'employeur qui décide qui vous ne faites plus l'affaire. Encore là la raison du départ ne saurait être "indiscipline", manque d'assiduité, de ponctualité, etc. Une bonne raison de la part d'un employeur pourrait être simplement "Fin de contrat" ou "Ne convenait pas aux tâches du poste". Par contre cela pourrait jouer en votre défaveur dans la recherche d'un nouvel emploi dans la mesure où vous devriez avoir à éclaircir les raisons du départ d'un emploi précédent.

Calcul de vos prestations

Plusieurs facteurs sont pris en compte dans votre accès à l'assurance-emploi. Vous devez avoir travaillé un nombre d'heures suffisant avant de faire une demande. Ce nombre d'heures est déterminé par le taux de chômage de votre région. Plus le taux de chômage est bas, plus le nombre d'heures rendant éligible à l'assurance-emploi augmentent. La logique en est que si le taux de chômage est bas, vous seriez sensé vous trouver du travail. Le nombre de semaines auquel vous avez droit (entre 15 et 38) est notamment tributaire du taux de chômage et du nombre de semaines que vous avez travaillé avant de faire votre demande. Le montant de la prestation hebdomadaire que vous pouvez recevoir varie selon votre situation. La limite basse est de 55% de votre salaire brut en moyenne mais le calcul est plus complexe que cela.

Dans tous les cas d'admissibilité à l'assurance-emploi, il existe ce que l'on appelle les "deux semaines de carence", soit les deux premières semaines apres la fin de votre emploi et qui correspondent aux deux semaines de "vacances" qu'offre une année de travail au même endroit. Ces deux semaines dite de carence sont totalement arbitraires et leur abolition est revendiquée depuis des lustres. Depuis l'an dernier le délai a été réduit à une semaine. De plus si vous osez travailler durant cette semaine de "carence", l'argent que vous aurez gagné durant cette période sera déduit à plein (100%) sur vos premiers chèques d'assurance-emploi! Donc il est de beaucoup préférable ne pas travailler durant cette période tout comme il est préférable de faire une demande d'assurance-emploi dans un délai de trois semaines après la fin de votre travail. Plus vous tardez, plus longue sera l'arrivée du premier cheque. Si vous déposez votre demande immédiatement après la fin de votre emploi (en ayant en main un relevé d'emploi émis par votre employeur), il vous faut tout de même compter un bon mois avant de recevoir votre premier chèque. Il est possible d'obtenir une aide d'urgence d'aide sociale mais il vous faudra la rembourser.

Obtention d'aide pour s'y retrouver

Il existe plusieurs organismes de défense des droits des travailleurs à Montréal dont les plus cotés sont le Comité chômage de Montréal et le Mouvement Action-Chômage.

Puis il y ici une panoplie d'organismes gouvernementaux et d'OBNL qui traitent des questions des droits des travailleurs.

Sur le site du gouvernement du Canada, vous trouverez les réponses à la plupart des questions concernant l'assurance-emploi et le départ volontaire.

Lu sur le Facebook du MAC
Le MAC publie un cahier "Conseils pratiques aux chômeurs et aux chômeuses 2017-2018", avec un historique de l'assurance-emploi. (pdf)

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